Pourtant, si j'avais pu recommencer ma vie, aucun doute, j'aurai mené exactement la même. Parce que ma vie - cette vie faite d'une succession de pertes - c'était moi-même. Je n'avais pas d'autre chemin pour devenir moi-même. Même s'il fallait pour cela abandonner toutes sortes de gens et que toutes sortes de gens m'abandonnent, même si je devais effacer ou limiter les beaux sentiments, les caractères sublimes et les rêves, moi, je ne pouvais devenir autre chose que moi-même. (...)
C'est une malédiction de n'être que de marbre face à quelque chose ou quelqu'un que l'on perd. S'attacher est une phobie, imaginer que l'on peut perdre à tout moment ce que l'on possède me donne la chaire de poule.
Des fois j'aimerais être capable d'aimer sans penser qu'une fin est possible. Mais comment en être capable, alors que je me revois au pied de ce mur qui ma abrité toute ma médiocre vie, en pleurant toute l'eau de mon corps.
Je me suis forgé une carapace. C'est en elle que j'ai trouvé refuge, c'est grâce à elle que je souffre moins mais c'est aussi en elle que je (...)
Ce n'est qu'une façade, un mut, une barrière.
Ça cache mes pleures, remplace la douleur par le bonheur.
C'est faux, mais c'est beau. Et c'est ce que veulent les gens maintenant. Des gens beaux, solides, souriant. Des personnes tenaces, qui tiennent le coup.
Sauf que moi je ne suis pas comme ça. Je mens. A toi, à eux, à mes parents. Je dis aux autres que je garde la tête haute alors qu'en faite je suis à terre. Personne ne le voit, il faut dire que je cache bien mon jeu, c'est vrai.
Mais bon, comprendre quelqu'un ce n'est pas compliqué, il suffit juste de s'y intéresser.
(...)
C'est dur d'ouvrir les yeux,
réaliser que tout s'écroule.
Abandonner quand on est amoureux,
se sentir seul même dans la foule.
J'aurais du lui mentir, lui dire que tout aller bien, faire comme si tout était normal. Pour lui montrer que même sans lui je suis heureuse, que même sans lui j'arrive à avancer. Il se serait douté de rien et on aurais continué comme ça peut être encore longtemps. A ce mentir l'un, l'autre comme si c'était normal. La quand je le regarde j'ai l'impression qu'il se sent supérieur à moi. Même si c'est la vérité j'aurais préférée qu'il ne le (...)
Je peux pas être heureuse, je n'y arrive pas. Il faut toujours que je vois le petit défaut, que je détruise tout ce que j'ai eu tellement de mal à construire, que je fiche tout en l'air, que je sorte ces mots qui écorchent le cœur et qui laisse et un goût amer dans la bouche.
Je ne peux pas être heureuse parce que le bonheur n'apporte rien et que je m'ennuierai beaucoup à te dire que je t'aime. Alors faut que je détruise tout ça de nouveau pour pouvoir te désirer encore plus, pour que je puisse pleurer sur ce qu'on aura jamais.
J'ai trop peur de tout fracasser si je t'avais près (...)
On tombe pas amoureuse, on le devient. Tu sais le mal que tu m'as fait, toutes ces soirées à t'attendre, en m'imaginant diverses choses. Tu sais qu'au fond je suis fragile, que se donner un côté rebelle sa fait pas tout. Que je pense à toi chaque jour un peu plus. Des filles t'en à vue, je ne suis pas la première, mais tu t'es déjà demandé laquelle seras la n'importe quand, prête à tout pour éliminer la concurrence. Pendant un temps, je me suis conduite en femme, je me suis souvent demandée pourquoi toi, pourquoi me ferais-je autant de mal pour un connard comme ça.
Aujourd'hui (...)
Tu sais Manon, je vais mal, très mal. Je me remet pas de tout ça, le fait que tu t'éloigne, j'y arrive pas et c'est de plus en plus dur à porter chaque jours qui passe. Je me repasse sans cesse cette journée qui a détruit toute une partie de ma vie, c'est irrécupérable ça, un passé ça ne se reconstruit pas. Toute une enfance perdu...
Cette journée ou mon frère était pour une fois en avance pour venir nous chercher, oui, mais je ne me doutais pas à ce moment qu'il allait m'annoncer quelque chose qui allait changer ma vie.
J'ai pleurée dans tes bras tout le long du trajet en (...)
Il y a des épreuves que l'on ne surmonte jamais vraiment, mais auxquelles on survit, malgrès tout. Une partie de moi était décousue, meurtrie, détruite. Le passé continuait à m'étouffer, mais j'avais la chance d'avoir auprès de moi des gens qui m'empêchait de sombrer. (...)
Il me manque, c'est dingue, c'est tragiques, l'insécurité, le manque maladif, ouais, la drogue, le tabac, toutes ces conneries qui ne me détruiront jamais autant que toi. C'est fatidique, c'est horrible, c'est terrifiant le manque d'affection, il m'a sorti du vide pour me foutre dans le néant.
(...)