Journal d'une fille seule dans la foule.

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octobre 2014

A painted wall of sadness. (Un mur peint de tristesse.)

Ce n'est qu'une façade, un mut, une barrière. Ça cache mes pleures, remplace la douleur par le bonheur. C'est faux, mais c'est beau. Et c'est ce que veulent les gens maintenant. Des gens beaux, solides, souriant. Des personnes tenaces, qui tiennent le coup. Sauf que moi je ne suis pas comme ça. Je mens. A toi, à eux, à mes parents. Je dis aux autres que je garde la tête haute alors qu'en faite je suis à terre. Personne ne le voit, il faut dire que je cache bien mon jeu, c'est vrai. Mais bon, comprendre quelqu'un ce n'est pas compliqué, il suffit juste de s'y intéresser. (...)

Stay strong.

C'est une malédiction de n'être que de marbre face à quelque chose ou quelqu'un que l'on perd. S'attacher est une phobie, imaginer que l'on peut perdre à tout moment ce que l'on possède me donne la chaire de poule. Des fois j'aimerais être capable d'aimer sans penser qu'une fin est possible. Mais comment en être capable, alors que je me revois au pied de ce mur qui ma abrité toute ma médiocre vie, en pleurant toute l'eau de mon corps. Je me suis forgé une carapace. C'est en elle que j'ai trouvé refuge, c'est grâce à elle que je souffre moins mais c'est aussi en elle que je (...)

Être soi-même

Pourtant, si j'avais pu recommencer ma vie, aucun doute, j'aurai mené exactement la même. Parce que ma vie - cette vie faite d'une succession de pertes - c'était moi-même. Je n'avais pas d'autre chemin pour devenir moi-même. Même s'il fallait pour cela abandonner toutes sortes de gens et que toutes sortes de gens m'abandonnent, même si je devais effacer ou limiter les beaux sentiments, les caractères sublimes et les rêves, moi, je ne pouvais devenir autre chose que moi-même. (...)